La Famille Lange et “Spirit of Ponta Preta”

Je me suis donc toujours dit que le meilleur moyen pour découvrir les spots de planche inconnus était le bateau.

16 février 2023

Il fut un temps où dès que les feuilles des arbres bougeaient, tout mon être rentrait en transe en pensant à la session potentielle de planche que je loupais. A cette époque j’étais un passionné de planche à voile, ou comme disent les anglophones, de windsurf. Je me suis donc toujours dit que le meilleur moyen pour découvrir les spots de planche inconnus était le bateau. Avec l’âge je me suis rendu compte que le catamaran était un choix parfait mais qu’il restait un problème de taille: comment emmener tout mon “matos”? Cette réponse, je l’ai eue grâce à Jean-Sébastien et toute sa famille, partis autour du monde sur un Lagoon 450. Je vous fais partager donc la réponse de “Jean-Séb” à mon problème qui n’en est plus un!

Qui êtes vous?

Nous sommes une famille Française – Jean-Sebastien, Marina, Chiara (14 ans) et Nikita (13 ans) – immigrée au Cap-Vert en 2000. Après 10 ans de vie au bord de l’eau et des vagues cap-verdiennes, nous avons néanmoins souhaité quitter ce beau pays et partir naviguer autour du Monde à la recherche de nouvelles destinations sauvages, espérant retrouver ailleurs la magie du Cap-Vert avant l’invasion touristique de ces dernières années. Nous sommes donc maintenant un peu sans domicile fixe et nos filles suivent l’école française par le CNED.

Quel Lagoon avez-vous et pourquoi ce choix?

Nous avons craqué pour un des premiers Lagoon 450 au salon du multicoque à Lorient en Avril 2010. Le 450 nous a paru être le parfait compromis entre un bateau trop grand (et trop cher!) qui nous demanderait beaucoup de maintenance et un plus petit qui ne nous aurait pas permis d’apporter tous nos jouets: planches de surf, de windsurf, de SUP (Stand Up Paddle), matériel de plongée, etc.

Quel type de personnalisation avez-vous fait?

Nous avons recherché la possibilité de stocker tout notre matériel sportif sans recourir au classique stockage le long des filières. Cette solution n’est pas 100% sécurisée et en plus bouche la vue depuis le carré, ce qui est pénalisant en navigation et frustrant au mouillage dans des endroits magnifiques! L’idée était de placer l’équivalent des barres de toit des voitures partout où c’était possible sans entraver la circulation ni la vue. Une fois les “barres” en place, on peut charger suivant les besoins des planches ou un gros boardbag rempli de matos. Les premières barres sont sur le panneau ouvrant du bimini rigide. Cela ne gêne en rien le passage des écoutes, permet quand même d’ouvrir le toit et offre un accès facile à la planche depuis le passavant bâbord. On peut y mettre une planche de windsurf ou une planche de SUP pas trop longue (Une 7’6″ tient sans problèmes).

Nous avons mis d’autres barres dans le cockpit arrière, à bâbord. Là aussi, on peut mettre une planche de windsurf ou un SUP de 7’6″, voire plusieurs planches de surf l’une sur l’autre. C’est intéressant car l’emplacement est protégé du vent, donc nous n’avons pas besoin de mettre de sangles au mouillage. Par contre, en navigation, nous mettons la ou les planches dans un boardbag au niveau du cockpit avant, afin de ne pas gêner l’accès bâbord au fly bridge. Sur la photo, on voit aussi également qu’une pagaie a sa place!

Il y a aussi beaucoup de place libre sur le flybridge, des 2 côtés des bains de soleil. A l’usage, nous nous sommes rendus compte que nous n ’utilisions jamais cet espace. Nous avons donc là aussi mis des barres. Le flybridge n’étant pas plan, il a fallu calculer et faire fabriquer des barres spéciales (avec des pieds de longueurs différentes et des bases non orthogonales) pour qu’au final les barres soient parallèles. Pour le moment, nous avons 2 gros boardbags (brulés par le soleil) pleins de planches de surf, planche de windsurf, voiles de windsurf, harnais, rallonges, combinaisons, etc.

Les barres ont été positionnées de manière à pouvoir y installer des coffres de toit (Thule Motion 900), qui sont actuellement en commande et nous attendent à Papeete. Cela réduira le fardage avec une forme plus aérodynamique mais surtout nous pourrons stocker beaucoup de matériel (630 litres par coffre) dans des coffres étanches, à l’épreuve des UV, fermant à clef et avec une ouverture simple directement sur les passavants.

Pour les mâts, nous avons stocké 6 mats RDM en deux-parties sous les panneaux solaires. Par une heureuse coïncidence, le diamètre des mats RDM correspond exactement à la hauteur entre les panneaux et leur supports.

Pour finir, comme nous avons toujours besoin de place sur un bateau et que nous n’aimons pas trop avoir des choses qui traînent dans le cockpit (même si c’est inévitable!), nous avons aussi personnalisé 2 tabourets sur la base de tabourets Ikea. L’intérieur est creux avec une évacuation au fond et permet donc de stocker les masques, tubas et autres serviettes de bain. Et pour ne pas abimer le teck, la base des pieds est protégée par des espèces de “feutres” découpés dans le pad d’une planche qui a rendu l’âme.

Quel est le coût estimé?

Pour les barres sur le toit ouvrant, nous avons utilisé des mains courantes Plastimo en 800mm: 146 US$ pour les 2 barres. Pour les barres du cockpit arrière, ce sont des mains courantes Plastimo en 500mm, car il n’y a pas la place de mettre des 800mm: 117 US$ pour les 2 barres. Pour les 2 x 2 barres du flybridge, comme il a fallu fabriquer des barres spéciales ,c’est plus cher: 930 euros pour les 4 barres (non montées). Tout le matériel a été acheté à Sint Maarten et Saint Martin, en zone franche. Concernant les coffres de toit, le prix est très cher dans le Pacifique car il faut payer du transport et des taxes (Au total, prix de revient > 1000 euros par coffre), mais c’est nettement moins cher en Europe. Et, pour chaque tabouret, la base plastique Ikea coute 12 € et la planche en bois, découpée sur mesure par un menuisier cap-verdien, 9 €.

Et quel serait votre prochaine personnalisation?

Stop! Nous avons choisi la plupart des options chantier (déssal, générateur, électronique, panneaux solaire, toile de soleil, genaker, convertisseur, lave-linge, électronique Raymarine) pour avoir un bateau “prêt à partir”, justement pour ne pas avoir trop de personnalisation à faire nous-même. Bien sûr, nous avons rencontré quelques défauts, mais nous avons maintenant un bateau très fiabilisé , sécurisé et prêt pour le Pacifique. Nous souhaitons maintenant profiter de notre temps en famille et partir à la recherche de spots magiques! Nous étions la semaine dernière aux San Blas (où j’ai pris quelques une des photos, les autres ont été prises à Cartagena de Indias) et le Pacifique nous ouvrira bientôt ses portes . A nous les vagues vierges!

Les aventures du “Spirit of PontaPreta” et de son équipage sont à suivre sur:

http://www.facebook.com/SpiritofPontaPreta