Technique

Deuxième partie : L’autonomie électrique en croisière

7 avril 2020 | | Temps de lecture 3 minutes

Une fois le bilan électrique établi (voir la première partie de l’article ici), reste à mettre en face les moyens. Après le premier volet sur les consommations, voilà différentes pistes pour produire raisonnablement sur un catamaran de croisière.

Renforcer le parc batteries ?

En cas d’utilisation intensive de son cata et à plus forte raison si l’on envisage la grande croisière, l’augmentation du parc batteries est généralement un bon préalable. Pourquoi ? Parce qu’une batterie ne doit jamais descendre en dessous de 50% de sa capacité. Donc une installation comprenant 200 A de batteries en délivrera 100 avant qu’il soit nécessaire de la recharger.

A quel moment charger ?

Les alternateurs des moteurs sont les premiers moyens de charge du bord. Plutôt qu’une seule longue charge par jour en croisière, il est préférable de charger en deux temps. Une première fois le matin, car c’est généralement lors des navigations de nuit que l’on consomme le plus, et une autre fois le soir, car on pourra profiter du moteur pour générer l’eau chaude. Important pour les douches de l’équipage !

Si nécessaire, il est possible d’ajouter une troisième charge en milieu de nuit.

 

Un œil critique sur l’alternateur :

Les alternateurs ne débitent jamais 100 % de leur capacité mais 70 à 80 % seulement, car il existe beaucoup de pertes entre le moteur et les batteries : perte en ligne (longueur de câbles), présence de répartiteurs…

Attention à ne pas mesurer la tension de référence sur la batterie moteur puisque celle-ci est en général bien chargée.

Les énergies douces :

Pour limiter le recours au moteur, les énergies douces sont évidemment une solution… naturelle !

Entre éoliennes et panneaux solaires, votre cœur balance peut-être.

L’éolienne a le défaut de faire du bruit mais peut s’avérer très efficace sur un multicoque rapide qui profite d’un bon vent apparent.

La surface de pont et de bridge deck des catamarans modernes donnent aux panneaux solaires toute leur légitimité, surtout si l’on navigue au soleil. Attention, même les plus performants (mono-christalins) possèdent des rendements assez faibles, de l’ordre de 50% de leur puissance initiale. Comme ils ne produisent pas la nuit, ils doivent être associés à un parc batteries important, pour éviter de gâcher leur rendement sur 24 heures. En revanche, ils présentent l’intérêt de toujours maintenir les batteries à un bon niveau pendant l’hivernage.

Enfin, si votre programme comporte de grandes traversées, la solution de l’hydro-générateur vaut le coup d’être étudiée. Il est redoutable d’efficacité en traversée avec des rendements vraiment élevés dès que l’on dépasse 7 nœuds environ. Mais leur installation sur les jupes d’un catamaran risque cependant de poser problème.

 

Et le groupe électrogène ?

Peu vorace, pas très bruyant, compacts, les groupes électrogènes modernes sont intéressants, même sur un catamaran qui comporte déjà deux moteurs…, Leur rendement est supérieur à l’alternateur d’un moteur et ils ont l’intérêt de générer directement du 220 volt, ce qui peut être intéressant pour de nombreux appareils « ménagers » et autres ordinateurs.

 

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